
On croit tout connaître de l’oeuvre de Robert Doisneau mais l’exposition qui lui est consacrée au musée Maillol montre que le photographe a été tellement prolifique et talentueux qu’il y a toujours de petites pépites à (re)découvrir.
400 photographies ont été choisies dans une collection qui en compte plus de 450 000 et sont exposées dans une scénographie soignée respectueuse des images. Le parcours se décline autour d’une dizaine de thématiques comme l’enfance, la banlieue, les portraits d’artistes et d’écrivains, les bistrots, etc. Quelques focus également sur le travail de publicité ou la collaboration avec le magazine Vogue. « Observer la vie avec une patience de pêcheur à la ligne. Laisser en permanence la porte ouverte à l’inattendu. S’arrêter impérativement lorsqu’on vous demande de circuler là où il n’y a rien à voir. Regarder avec un intérêt égal les puissants et les misérables. Ne pas détourner l’objectif face au malheur, au dénuement, au pire, mais garder un regard solidaire, complice. Savoir lire chez chacun le courage, la dignité, la grâce parfois. Accumuler les moments de rencontre, de partage, provoquer le sourire, le rire parfois qui console de tout. C’est en pensant à tout cela qui fut au coeur du comportement de Robert Doisneau, mon père, que nous avons composé cette exposition, pour partager avec vous sa philosophie de la vie, vous faire découvrir la liberté de son regard. » (Francine Deroudille et Annette Doisneau, commissaires de l’exposition).
« Robert Doisneau était un homme heureux qui voulait surtout le bonheur des autres. Il souhaitait capturer une réalité telle qu’elle se présentait mais en n’y recueillant surtout la poésie. C’est ainsi qu’il est associé au réalisme poétique, un sous-courant de la photographie humaniste. Ses adeptes sont avant tout motivés par un regard bienveillant et la création d’images dans lesquelles le fond prime sur la forme. Robert Doisneau ne s’intéressait pas aux analyses théoriques de ses actes photographiques que commençaient à tirer des critiques d’art. Néanmoins la définition du courant du réalisme poétique semblait lui convenir. Et pourtant, Robert Doisneau a légué une oeuvre bien plus complexe que celle du rêveur armé « d’un appareil à tuer les méchants ». (Isabelle Benoit, commissaire de l’exposition)
Exposition « Robert Doisneau, Instants donnés », Musée Maillol, Paris, jusqu’au 12 octobre 2025
- Richard Avedon
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