
A quelques jours d’intervalle, la grande faucheuse a enlevé deux respectées dames de la photographie française : Agathe Gaillard, la galeriste et Magali Jauffret, la critique du quotidien L’Humanité.
Magali Jauffret est née en 1949 à Cannes (Alpes-Maritimes), à une époque où l’extrême-droite ne faisait pas recette dans la région. Ses parents étaient de fervents militants communistes comme il y en avait beaucoup dans tous le sud de la France.
Elle est entrée à L’Humanité en 1975…
Je me suis toujours demandé, et je continue à m’interroger : comment peut-on avoir rejoint l’organe du Parti communiste français (PCF) après « mai 68 » et l’invasion de la Tchécoslovaquie en aout 1968 ? Mais bon, pour cette Humanité là, qui combatait autant la droite que les gauchistes, elle a couvert des luttes sociales, avant de s’imposer comme critiques de photographie.
Elle a accompagné des générations de photographes, écrivant sur les grands noms comme sur de jeunes talents. On la croisait à Arles comme à Perpignan, élégante, souvent de rouge vêtue avec des accessoires qui attiraient le regard. Elle couvrit la dégringolade des agences photo des années 2010/2011, mais on ne la vit pas au Tribunal de commerce.
Très estimée de la direction de L’Humanité, elle l’était moins des photographes, salariés ou pigistes, qui y collaboraient. Ils lui reprochaient de ne pas user de son influence auprès de la direction du quotidien pour que le journal adopte une politique photo originale.
Elle est décédée à Paris ce 20 juin 2025 des suites d’un cancer longtemps combattu.
Un dernier hommage sera rendu lundi 30 juin à 13h30 au crématorium du Père Lachaise à Paris
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