Un documentaire contesté

Paris, novembre 2025 – Présenté en avant-première en janvier au Festival de Sundance au USA, puis en octobre au Prix Bayeux des correspondants de guerre  et diffusé depuis le 28 novembre sur Netflix, le documentaire The Stringer du réalisateur Bao Nguyen produit par la Fondation VII crée une vive controverse sur l’auteur de la photographie iconique de la « Napalm girl », prise en 1972 au Vietnam. Le film suit le photographe Gary Knight et une équipe de journalistes dans une enquête plus de 50 ans après les faits. Leur objectif : retrouver la trace d’un pigiste vietnamien, Nguyen Thanh Nghe, qui serait le véritable auteur de l’image avant qu’elle ne soit attribuée à Nick Ut, photographe de l’Associated Press par Horst Fass, chef du bureau d’AP à Saigon. À travers témoignages, archives et reconstitutions, The Stringer met en lumière la place souvent invisibilisée des collaborateurs locaux dans la couverture des conflits. L’Associated Press a publié un rapport détaillé pour défendre l’attribution historique à Nick Ut, tandis que ce dernier, soutenu par Phan Thị Kim Phúc – la fillette photographiée – a réaffirmé être l’auteur de l’image. L’agence et Ut envisagent même une action en justice pour diffamation.

Au-delà de la querelle d’attribution, The Stringer interroge la mémoire collective et l’éthique journalistique. Le film rappelle que derrière les images qui façonnent l’histoire, se jouent aussi des enjeux de reconnaissance, de justice raciale et de pouvoir médiatique.