Revue de presse

Abbas
100 photos pour la liberté de la presse

Pristina, Kosovo, 1999, jeune Kosovar dans les ruines causées par les bombardements de l’OTAN, © Abbas / Fonds Abbas Photos / Magnum Photos

La collection L’Album Reporters Sans Frontières (RSF) met à l’honneur depuis sa création les plus grands photographes du XXe siècle. Après Robert Capa, Don McCullin ou Raymond Depardon, c’est à Abbas qu’il est cette fois rendu hommage.

Iranien émigré en Algérie puis en France, Abbas débute sa carrière à la fin des années 1960 en couvrant les conflits politiques et sociaux. À Téhéran en 1978 quand s’amorce le mouvement révolutionnaire, il couvre aussi bien les manifestations pour et contre le pouvoir autocratique du Shah.

France, Paris le jeudi 13 octobre 2011- Abbas lors de l’hommage à Göksin Sipahioglu, fondateur de l’agence de presse Sipa, au Théatre de l’Odéon. (c) G Delalot pour A l’oeil

Durablement indigné du dévoiement de la révolution iranienne par l’extrémisme religieux, Abbas s’attachera, jusqu’à la fin de sa vie, à documenter les relations complexes des Hommes avec la spiritualité et les dieux. Dans les monothéismes d’abord, mais aussi chez les animistes, les chamanes ou les adeptes du culte vaudou en Haïti. Iran, Afrique du Sud, Biafra, Irlande du Nord, Afghanistan, celui qui voulait ordonner le chaos en images a aussi témoigné pendant plusieurs décennies des conflits qui ont agité le monde. Le portfolio d’une centaine de pages est séquencé en quatre chapitres qui illustrent chaque pan de la carrière de ce grand photographe: Fracas, Iran, Divin, L’oeil.

« Mon travail de photographe est une réflexion qui prend vie dans l’action et conduit à la méditation. La spontanéité, le moment suspendu, intervient au cours de l’action, dans le viseur. Elle est précédée par une réflexion sur le sujet et suivie par une méditation sur la finalité, et c’est là, dans ce moment exaltant et fragile, que la véritable écriture photographique commence : le séquencement des images. Pour mener à bien cette entreprise, il est donc nécessaire de penser en écrivain. Photographier, n’est-ce pas « écrire avec la lumière »? À une différence près : l’écrivain possède ses mots alors que le photographe est possédé par ses images, par les limites du réel qu’il doit transcender pour ne pas en être le prisonnier. » (Abbas)

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