Pendant plus de trois décennies, la photographe américaine Carol McKinney Highsmith a sillonné les moindres recoins des cinquante États de son pays pour y photographier les paysages, l’architecture, la vie urbaine et rurale, et les gens dans leur environnement de travail constituant ainsi une importante archive visuelle des Etats Unis de le fin du XXe siècle jusqu’au début du XXIe.
Elle a ainsi produit une masse de plus de 100 000 images, dont elle a fait don à la Bibliothèque du Congrès qui l’a intégré dans ses vastes collections aux côtés d’autres noms prestigieux comme Dorothea Lange, Ansel Adams, Roger Fenton, Lewis Hine, Edward Curtis, Mathew Brady, etc.
En 1980, elle apprend que l’hôtel Willard à Washington allait être restauré et décide de le photographier. Elle découvre un bâtiment en ruine qui avait connu la cérémonie d’investiture d’Abraham Lincoln et où avaient séjourné de nombreux présidents à l’époque de sa splendeur.
On lui indique un travail antérieur de Frances Benjamin Johnston réalisé en 1901 et elle découvre des images alors que la bâtiment était encore un endroit très luxueux. En faisant quelques recherches, elle apprend que sa consœur avait photographié plusieurs administrations présidentielles, des signatures de traités et des événements importants. Soucieuse de garder une trace par l’image de ce qui risque de disparaitre, elle entame alors un projet ambitieux qui va l’amener à parcourir son pays en long et en large. De Washington à San Francisco, de Seattle à Miami, elle est parti à la découverte des métropoles, des petites villes, des villages et les zones rurales qui jalonnaient son parcours, documentant un Amérique parfois en voie de disparition.
Bien que cette collection comporte majoritairement des photographies où le document l’emporte sur l’esthétique, elle abrite aussi de nombreux témoignages des éléments culturels, artistiques et historiques distinctifs de la culture américaine.
En 2016, l’organisation à but non lucratif Creative Commons a écrit que
« le projet de Highsmith est antérieur à notre travail mais est tout à fait dans l’esprit de notre communauté. En supprimant les restrictions liées au droit d’auteur sur ses photographies, Mme Highsmith participe à l’important travail de développement d’une communauté solide fondée sur la gratuité et la facilité d’utilisation. Ses archives exceptionnelles à la Bibliothèque du Congrès témoignent de la passion et de la générosité d’une femme ».
Dernière révision le 15 mars 2024 à 9;58 par la rédaction
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