Le 25 avril 2023, le logo Google de la page d’accueil du fameux moteur de recherche a été remplacé par un petit dessin représentant le photographe Abbas commémorant ainsi la disparition du photographe 2018.
Ce genre de graphisme, qui apparait régulièrement, s’appelle un doodle (à ne pas confondre avec l’outil de planification du même nom) que l’on peut traduire par gribouillage.
La chose est apparue pour la première fois en 1998 à l’initiative d’un des fondateurs Sergueï Brin signalant qu’il partait faire la bringue au festival Burning Man. Depuis, l’initiative a fait florès et apparait régulièrement pour célébrer des événements particuliers, des anniversaires, des personnalités importantes ou d’autres occasions marquantes.
Comment ça marche?
Une équipe de la firme est dédiée à la conception et à la réalisation de ces artefacts, choisissant les événements et développant les idées et la mise en oeuvre correspondantes. Elle se compose d’artistes et de designers responsables de la conception visuelle, de concepteurs d’expérience utilisateur pour garantir une expérience utilisateur fluide et intuitive, de développeurs web chargés de la mise en œuvre du codage nécessaire à l’interactivité et la fonctionnalité, d’écrivains et chercheurs pour l’aspect informatif et éducatif, de chefs de projet qui supervisent le processus de création, coordonnent les efforts des différents membres de l’équipe et veillent au respect du planning et d’experts en marketing et communication responsables de la promotion et la communication.
Le processus de sélection des sujets se fait en tenant compte de divers facteurs comme la pertinence culturelle, l’importance historique, les suggestions du public et la portée mondiale ou nationale des événements. On met en avant les anniversaires d’individus célèbres, inventeurs, artistes ou scientifiques, les grandes dates historiques, les événements culturels importants, les fêtes nationales ou régionales dans différents pays, les élections, commémorations, etc. Il y a quand même quelques contraintes à respecter: ne pas célébrer quelqu’un de vivant sauf rares exceptions, de pas faire de la promotion commerciale, éviter les thèmes religieux ou politiques qui peuvent conduire à des controverses.
Plus de 5000 doodles ont été crées jusqu’à aujourd’hui profitant d’une vitrine d’exposition certes éphémère mais soumise au regard de milliards d’individus au rythme de 40 000 requêtes par seconde… Parmi les nombreuses thématiques abordées, la photographie et les photographes sont peu mis à l’honneur, deux dizaines au mieux, ce qui est pour le moins très (trop) modeste. Si Daguerre, Doisneau, Muybridge, Tina Modotti, Gerda Taro, Agnès Varda, Anna Atkins ou Homai Vyarawalla ont eu droit à leur doodle, il y a quand même de sérieux trous dans la raquette.
De nombreux auteurs, tout aussi importants et remplissant les critères (décès, connus), sont absents du palmarès, du moins jusqu’à aujourd’hui. Pas de Cartier-Bresson ni d’Ansel Adams à l’horizon. On attend encore Robert Capa, Diane Arbus, Mary Ellen Mark, Richard Avedon, Robert Frank, Weegee, Man Ray, Irving Penn, etc, la liste est bien trop longue pour citer tous les absents. On notera de même l’omission des marques qui ont ponctué l’histoire de la photographie comme Leica, Polaroid ou Nikon que pour ne citer que celles ci. A l’évidence, Google évite comme cela de faire une publicité gratuite aux marques, ce qui serait en totale contradiction avec leur sacro-saint modèle économique.
Alors pour réparer ce que l’on peut considérer comme une criante injustice, il ne vous reste plus qu’à envoyer massivement des propositions à l’adresse suivante: doodleproposals@google.comDernière révision le 29 avril 2024 à 3:48 pm GMT+0100 par la rédaction
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