Isabelle Adjani photographiée en 1985 à Paris par © Marianne Rosenstiehl; et à la Villa Simone à Six-Fours pour l’exposition « Jardin d’Etoiles » – Photo Angèle Faliu

Sur la route des vacances, sur la côte varoise, jusqu’au 21 septembre 2025 vous pouvez faire une halte et rencontrer Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Isabelle Huppert, Juliette Binoche, Magie Cheung, Jean-Pierre Marielle, Jean Dujardin et tant d’autres étoiles, en vous promenant dans le jardin ombragé de la Villa Simone à Six-Fours-les-plages.

Dans le cadre du festival « La Vague Classique » organisé par la ville varoise en partenariat avec le « Festival de Ramatuelle », Cyril Bruneau le talentueux directeur artistique de la Villa Tamaris, autre lieu magnifique dédié à la photographie, a imaginé une exposition sur le thème :  cinéma, théâtre et culture en général.

Marianne Rosenstiehl avec Michel Puech  à la Villa Simone sous l’oeil de Claude Brasseur- Photo Angèle Faliu
Marianne Rosenstiehl à la Villa Simone – Photo Angèle Faliu

« Cette proposition d’exposition est arrivé à un moment idéal pour moi » confie Marianne Rosenstiehl. « Je venais de passer un an à revoir, rééditer, numériser deux décennies de travail avec Monique Kouznetzoff à l’agence Sygma qui avait été stocké en Normandie après le rachat de Sygma par Corbis. Après j’ai continué à travaillé avec Monique à l’agence H&K jusqu’en 2009. Les 60 portraits qui sont exposés ici sont des photographies jamais publiées, jamais vues jusqu’ici, totalement inédites ! »

Marianne Rosenstiehl est une femme passionnée par son travail, exigeante pour elle, et avec ceux pour qui elle travaille. A la question de savoir si elle s’est liée d’amitié avec ses modèles, elle répond : « Non, j’ai toujours eu soin de ne pas mélanger le personnel et le professionnel. »

Assise sur le rebord d’une fontaine glougloutante de ce jardin typiquement provençal, à l’ombre de vénérables platanes, elle bouillonne du plaisir de raconter « ces années incroyables où, avec Monique nous décidions de qui nous allions photographier. Nous n’avions pas de commande, nous faisions tout en spéculation 50/50 entre l’agence et moi, pour les recettes comme pour les frais ! Evidement quand tu photographies ces stars, il faut studio, coiffeur, maquilleur etc… ça coute cher, donc tu ne peux pas te permettre de te louper. C’est exigeant. »

Mais exigeante, Marianne l’est depuis ses débuts. Elle a 18 ans, quand en terminale au lycée Henri IV à Paris, elle montre ses premières photos à Annette Levy-Willard alors journaliste à Libération. « Elle m’a dit : vient lundi au journal. » Christian Poulin qui est alors le chef du service photo l’accueille avec bienveillance et, hop, la voilà qui part avec des journalistes faire des reportages. Mais elle est encore lycéenne. Heureusement son prof de philo est un lecteur de Libé. Il arrondit les angles avec les autres professeurs confrontés aux absences répétée. Surtout Henri IV a une réputation à tenir.  La voilà bachelière et photographe. Commence alors cinq années d’apprentissage à « piger » pour beaucoup de titres, mais surtout pour Starfix, un journal de jeunes passionnés comme elle, de cinéma. Elle s’arrête un an pour apprendre la couleur et les lumières comme assistante de Franck Dieleman (1948–2009) qui oeuvrait à l’époque dans la pub pour Citroen, Renault etc.

Sa première étoile : Isabelle Adjani. Elle décroche un rendez-vous au culot pour Starfix, puis enchaine les rencontres et les photos. « Un jour sur mon répondeur j’entends : « Bonjour je suis la secrétaire de Catherine Deneuve seriez-vous libre… » Je regardais mon répondeur stupéfaite. » Un peu plus tard, c’est un message de Monique Kouznetzoff, « la reine du people » qui l’invite à déjeuner et à venir travailler à Sygma qui est alors dans le monde la première agence de presse de photo !  « C’était un monde d’homme ! Il n’y avait pas ou peu de femme. J’ai mis cinq ans à découvrir qu’il y avait une salle des photographes ou j’avais un casier avec cinq ans de courrier dedans ! »

Mais, avec « Kouzo » comme tous nomment Monique Kouznetzoff, c’est une formidable entente qui se terminera mal, par un procès aux Prud’hommes. Un souvenir cuisant pour la patronne de H&K, mais que Marianne préfère oublier au profit des bons moments. « Nous décidions de tous en commun, toutes les deux. On produisait des photos pour la presse et ces photos coutaient cher, mais Monique les vendait aussi très cher. J’ai fait plein de couvertures de Paris Match sans jamais rencontrer quelqu’un chez eux. Une belle aventure,  une immense et rare liberté ! »

 

Exposition « Jardin d’étoiles » de Marianne Rosenstiehl

Villa Simone  200 avenue Audibert – 83140 Six-Fours-les-Plages (Var)

Entrée libre du mardi au dimanche de 8h à 18h jusqu’au 21 septembre 2025

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Michel Puech
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