© Alfredo Jaar

L’artiste chilien Alfredo Jaar a été annoncé comme vainqueur du Prix Pictet Storm et recevra un prix de 100 000 francs suisses (107 000€) pour son trail « The end » sélectionné parmi une liste restreinte de douze photographes.

La série se concentre sur le Grand lac Salé dans l’Utah aux Etats Unis, décrit par les scientifiques comme une «bombe nucléaire environnementale». Le lac est un écosystème clé de voûte de l’hémisphère occidental, mais il est détruit par une extraction excessive de l’eau. À propos de ce travail Jaar a dit :

«Mon objectif dans cette série est de montrer le destin tragique du lac et de révéler simultanément sa beauté et son potentiel extraordinaires. Malgré la situation désastreuse dans laquelle nous nous trouvons, je voulais créer des images d’une grande beauté et d’une grande tristesse. Face à l’ampleur de cette tragédie, j’ai décidé d’imprimer ces images dans un petit format peu spectaculaire, comme une sorte de murmure visuel, une lamentation pour notre planète mourante.»

« Storm » (Tempête) était le thème de cette édition. La tempête est à la fois un phénomène naturel et une métaphore pour les forces invisibles et implacables qui façonnent notre monde aujourd’hui. Ce thème parle de la volatilité croissante de notre époque, englobant l’effondrement de l’environnement, les bouleversements politiques, l’instabilité économique et les troubles sociaux, où nous semblons à jamais sur le bord de la prochaine crise.

Parmi les autres nominés : la série de Balazs Gardi qui retrace l’attaque post-électorale sur le Capitole des États-Unis le 6 janvier 2021, les photographies de Baudouin Mouanda lors des inondations en 2020 à Brazzaville au Congo, celles de la chasseuse d’orages Camille Seaman ou l’hypocentre nucléaire comme métaphore de l’invisibilité et de l’inaccessibilité de Takashi Arai.

 

Gilles Courtinat
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