Exposition

La môme Piaf vue par Hugues Vassal

Copyright Huges Vassal

 

 

 

Hugues Vassal, cofondateur de l’agence Gamma, expose 24 clichés exclusifs de la vie d’ Édith Piaf à la Maison Française de l’Université de New York jusqu’au 15 mai 2011.

Hugues Vassal, cofondateur de l’agence Gamma, expose 24 clichés exclusifs de la vie d’ Édith Piaf à la Maison Française de l’Université de New York jusqu’au 15 mai 2011.

Beaucoup de monde ce vendredi soir à La Maison Française de New York University pour le vernissage de l’exposition d’Hugues Vassal consacrée à Edith Piaf. 24 photographies exclusives réalisées entre mai 1955 et la disparition d’Edith Piaf en octobre 1963.

Hugues Vassal a rencontré Edith Piaf en novembre 1957, lorsque tout jeune photographe, il est envoyé par son journal pour réaliser un portrait de la chanteuse. De cette rencontre est née une amitié et pendant les six années qui ont suivi, Hugues Vassal a partagé l’intimité d’Edith Piaf. Elle l’avait prise, comme beaucoup d’autres chanteurs, musiciens, artistes en tout genre, sous son aile. « Chez Edith, il y avait table ouverte pour tout le monde, même pour les pique-assiettes » se souvient Hugues Vassal.

Les photographies sont simples, sans apprêt, sans volonté d’effet. Photographies constat qui présentent la chanteuse dans son intimité, chez elle entourée d’amis, en répétition, sur scène. « C’était pour moi une véritable amie. Une véritable amitié sans arrière pensée, et c’est ainsi que j’ai pu la photographier dans sa chambre, avec les hommes de sa vie. ».

Piaf se montre sans maquillage, les mains déformées, épuisée sortant de scène… Au vernissage, à côté d’Eliane Laffont et de Jean-Pierre Laffont (Gamma-Sygma), de Robert Pledge (Contact Press), Kathleen Grosset (Rapho) constate qu’Hugues Vassal « dans ses photographies fait ressortir la puissance d’émotion que dégageait Edith Piaf. Ce qui frappe également c’est la simplicité de cette femme, d’une grande intensité amoureuse, amicale et artistique. Sur les photos de Vassal, on la voit avec Georges Moustaki, Charles Dumont, Michel Rivegauche, Francis Lai, mais aussi avec Michèle Morgan, Marguerite Monod et Marlène Dietrich avec qui elle était liée d’une grande amitié. »

« Les dernières photos évoquent son mariage avec Théo Sarapo, la dernière prise six mois avant sa mort est spécialement émouvante: une petite silhouette frêle donnant la main à son mari et se retournant vers le photographe comme pour lui dire adieu. »

Hugues Vassal, un des photographes cofondateur de Gamma

La carrière d’Hugues Vassal débute en 1953, à 17 ans. Il commence dans la vie comme « mannequin junior » à Paris. Cette brève expérience lui fait découvrir la photographie et lui donne l’envie de passer derrière l’objectif. À partir de 1955, il travaille pour le journal France Dimanche. Un journal qui n’a rien à voir avec le France Dimanche d’aujourd’hui. A l’époque de nombreux écrivains et des photographes de talent sont fiers de travailler pour cet hebdomadaire.

Il se voit confier un reportage sur la chanteuse Edith Piaf et, jeune homme il est très impressionné par celle qui est déjà une star. Hugues Vassal est sans le sou, Edith va lui offrir d’abord l’hospitalité, puis son amitié, sa confiance et son savoir. « Elle a fait de moi un professionnel » se souvient aujourd’hui le photographe toujours reconnaissant.

Il s’intègre vite à la «cour » de la chanteuse, il l’écoute, elle se confie. Il écrira plusieurs ouvrages sur cette artiste au sujet de laquelle il est intarissable.

Après la mort d’Edith Piaf, Hugues Vassal devient tout naturellement le photographe des stars françaises : Charles Aznavour, Maurice Chevalier, Johnny Hallyday, Françoise Hardy, Mireille Matthieu, Sylvie Vartan…

Mais Hugues Vassal se heurte comme ses confrères aux difficultés du métier. Dans ces années 1950-1960, les reporters photo ne sont pas considérés comme des journalistes à part entière. Leurs cartes de presse portent la mention « assimilé à ». Leurs reportages photo sont mal ou pas signés et leurs droits d’auteurs se résument souvent à une addition écrite sur le dos d’un paquet de cigarettes suivie de quelques billets donnés de la main à la main par des patrons de presse qui s’approprient tous les droits sur leurs images.

En 1967, Hugues Vassal rencontre Hubert Henrotte, photographe au quotidien Le Figaro et Léonard de Raemy, photographe de plateau pour le cinéma. Ils créent l’agence Gamma à laquelle se rallient Raymond Depardon puis Gilles Caron. Tous ceux qui ont connu les débuts de la célèbre agence savent que l’entreprise n’a pu démarré et tenir que grâce aux « coups de Vassal ». Les photos de stars payaient déjà mieux à l’époque que les grands reportages au Biafra ! Comme quoi, le marché n’a pas autant changé qu’on le dit parfois.

Mais Hugues Vassal ne se limitera pas au show-business, il sera, en 1970, l’un des premiers journalistes européens à photographier la Révolution culturelle en République populaire de Chine. Pendant 10 ans, il sera également le photographe attitré de la Cour impériale d’Iran. A l’automne prochain, ses images exceptionnelles de l’Iran du Shah feront l’objet d’une exposition à Princeton (USA).

Hugues Vassal est têtu et parle facilement, aujourd’hui avec 50 ans de métier, il n’a qu’une envie : transmettre et partager son expérience avec la jeune génération.

Michel Puech

 

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Dernière révision le 12 mars 2024 à 12;16 par la rédaction