Affaire DAPD / SIPA

Affaire SIPA/DAPD
Après Sipa press, l’agence DAPD vise AP France

Site web d’AP-France

En juillet dernier, l’agence de presse allemande DAPD reprenait l’agence Sipa Press et les deux propriétaires de DAPD annonçaient vouloir créer une agence textes et photos pour faire concurrence à l’AFP…

« La direction nous dit être en négociation avec DAPD, c’est la première fois qu’elle utilise ce terme », a indiqué mercredi 9 novembre 2011 un représentant syndical d’Associated Press France à l’AFP.  Depuis quatre ans, l’intersyndicale (SNJ/CFDT/CGT) des salariés d’AP-France déplore un flou total sur les intentions de la direction d’Associated Press. « A vouloir imposer aux salariés une cession contre leur gré, la direction et son partenaire foncent droit dans le mur et courent à l’échec. Quel repreneur pourrait être intéressé par une équipe hostile ? » indique le communiqué diffusé par l’intersyndicale.

 

Joint au téléphone ce mercredi en fin de journée,  Martin Vorderwülbecke qui est avec son ami  Peter Loew à la tête de DAPD Nachrichtenagentur GmbH ne dit ni oui, ni non…

« Comme je vous l’ai déclaré lors de notre entretien en août dernier avant Visa pour l’image, votre question sur AP-France est très intéressante, mais je dois être très diplomate. Peut-être pouvez vous comprendre qu’avant que nous reprenions AP-Allemagne la direction a parlé longtemps avec les syndicats. Vous pouvez peut-être penser à cela. »

« Aujourd’hui, la direction d’AP-France croit pouvoir céder le service français et ses salariés à un repreneur allemand, DAPD-Sipa, sans leur demander leur avis, sans leur laisser le choix d’y aller ou pas, sans réparer le préjudice causé par ces quatre années de souffrance. » écrit l’intersyndicale de la filiale française de l’agence américaine Associated Press qui rappelle que la rédaction est « formellement opposée » à ce projet de cession, « comme elle l’a écrit dans une motion en date du 27 octobre 2011 »
AP-France, filiale de l’agence américaine Associated Press, emploie, en France, 57 salariés dont 25 journalistes et 69 pigistes permanents ou occasionnels (chiffres 2010).

Une « task force » très intéressante pour les propriétaires de DAPD qui ne rêvent que d’une seule chose : tailler des croupières à l’Agence France Presse « qui nous fait une concurrence déloyale car elle est subventionnée par l’Etat français. »
Concernant Sipa Press, Martin Vorderwülbecke se déclare « plutôt content ! Cela ne se passe pas pire que ce que nous avions prévu. Nous commençons à voir des synergies entre Sipa Press, Sipa US, DAPD et DDP notre agence de photos en Allemagne. »  
Néanmoins, d’après nos informations les choses ne sont pas simples : environ la moitié des  34 licenciés de Sipa Press serait en cours de discussion avec deux cabinets d’avocats  pour des recours devants les tribunaux. Fin novembre un conseil d’administration devrait se réunir  boulevard Murat au siège de Sipa Press. D’ici là, les salariés d’AP-France auront peut-être des nouvelles de leur avenir.

Une chose est certaine, l’AFP à l’œil sur les opérations parisiennes des allemands.

Michel PuechDernière révision le 3 mars 2024 à 7;20 par Michel Puech

Michel Puech


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