Editorial

Le Concordia de Massimo Sestini

Michel Puech publie dans La lettre de la photographie, lettre quotidienne en français et en anglais.

 

En quelques heures et quelques jours, Michel Chicheportiche (News Pictures) a vendu des dizaines de fois le reportage de Massimo Sestini. Un record de vente !

21h43 le vendredi 13 janvier, le « Costa Concordia » accroche le « squale » un rocher de la pointe de l’ile Giglio.

« Vers 23 heures, j’ai appris l’information » raconte Massimo Sestini, grand reporter et patron de l’agence qui porte son nom. « J’ai immédiatement décidé d’envoyer trois photographes sur place. L’agence est située à Florence, à trois heures de route du port de San Stefano. De là, on peut embarquer pour l’île. Je me félicite d’avoir compris tout de suite l’importance de cette information car la concurrence n’est partie que le samedi midi » dit-il en riant. »

« Pendant que mes confrères roulaient vers le lieu du naufrage, j’ai commencé à chercher un hélicoptère. J’ai déjà fait beaucoup de reportages en hélicoptère et j’ai de bons contacts. Mais ce samedi matin, les divers services de police, de pompiers, de garde-côte, tous me disaient que c’était impossible de m’embarquer avec eux.

 

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Alors j’ai tenté de louer un hélicoptère privé, mais la zone était interdite de survol…. En désespoir de cause j’ai appelé la Marine italienne avec laquelle j’ai déjà travaillé. Ils ont une base à Luni à une demi-heure de route de Florence. Ils me disent ok, on demande les autorisations. J’arrive le samedi à midi et j’attends six heures, quand tout à coup je vois décoller un gros hélicoptère… Je jure et rappelle mon contact qui m’assure : il n’y a pas de problème, un autre hélico va aller sur zone… Effectivement, il décolle à 18 heures sauf qu’en vol de nuit ils ne peuvent pas embarquer de civils !
Le dimanche je pars pour l’île, un peu désabusé. Tout à coup, la Marine me rappelle, s’excuse et – pour ma patience – m’autorise à plonger avec les sous-mariniers sur l’épave ! A ce moment là, je suis heureux. Je prépare mon matériel avec des lampes et des réflecteurs, tout en me disant : la seule image intéressante, c’est photographier l’intérieur du bateau ! Effectivement je vais arriver à entrer dans le navire par un petit trou dans la coque fait par les plongeurs de la Marine. Les photos ont fait le tour du monde.
Je n’étais pas totalement satisfait car je voulais des photos d’hélicoptère. J’ai attendu trois jours quand enfin j’ai pu embarquer et convaincre le pilote de m’emmener au zénith au dessus du bateau. Je voulais prendre cette photo où l’on voit le bateau comme s’il flottait, sauf qu’à la place du ciel, il y a de l’eau ! »

Si l’on considère que Massimo Sestini a fait ses premières photographies à 16 ans, qu’il est né en 1963, il est aisé d’imaginer sa carrière photojournalistique qui commence avec la presse locale et se poursuit dans les meilleures agences italiennes des différentes époques. « Massimo Sestini a été correspondant de Gamma en Italie, et à ce titre envoyé, avec succès, sur de nombreux évènements, non seulement en Italie mais à l’étranger» se souvient encore aujourd’hui Floris de Bonneville célèbre rédacteur-en-chef de l’agence. De la photographie sportive, au paparazzi en passant par le charme et le « hot news » Massimo Sestini connait toutes les ficelles du métier.

Ce n’est donc pas un hasard si son seul agent pour la presse étrangère est Michel Chicheportiche patron de l’agence News Pictures qu’il a créée à Paris après son licenciement de la rédaction en chef de l’agence Sipa press où il a pendant des années fait la course aux parutions avec les autres vendeurs de « l’âge d’or », les Alain Dupuis, François Caron, Tony Rubichon et Claude Duverger.

« Nous avons fait Michel et moi de superbes ventes avec ce reportage » dit Massimo Sestini qui ajoute « N’oubliez pas de dire que nous avons 12 photographes et 30 correspondants en Europe. Ciao Michel ! »

Michel Puech

Links

http://www.massimosestini.it

http://puech.infoDernière révision le 3 mars 2024 à 7;20 par Michel Puech