Hommage

Benoît Gysembergh est mort

Benoit Gysembergh en1976 au bureau de Match sur lesChamps-Elysées (c) Pepita Dupont
Benoit Gysembergh en 1976 au bureau de Match sur lesChamps-Elysées (c) Pepita Dupont

Vendredi 3 mai, le grand reporter de Paris Match, Benoît Gysembergh s’est éteint, à 58 ans, des suites d’un foudroyant cancer. Ses obsèques auront lieu ce lundi 13 mai à 10h30 au crématorium du Père Lachaise à Paris.

Courageux, généreux, discret sont les mots qui reviennent quand ses collègues évoquent sa personnalité. Né le 13 août 1954 à Dinard, Benoît Gysembergh grandit à Orbec-en-Auge (Normandie) où ses parents, commerçants, lui enseignent qu’il ne faut pas se faire remarquer.

C’est au lycée qu’il découvre la photographie grâce à un surveillant général qui lui prête un Leica ! « Monté à Paris », après une école hôtelière, il rencontre Léon Herschtritt qui, outre d’être photographe au Nouvel Observateur, tient un café restaurant dans le 9ème arrondissement, rue du Faubourg Montmartre. Benoît est derrière le comptoir mais aussi sur les murs où il expose ses premières images et rencontre Robert Doisneau, Jeanloup Sieff, Henri Cartier-Bresson qui viennent boire un verre.

Après une photo à la une de France-Soir, il se présente à vingt ans à l’agence Gamma et part peu après couvrir la révolution des œillets au Portugal avant de filer à Beyrouth. Gamma a un staff solide où il est difficile de se faire une place. Il va donc à Londres voir Roger Eldrigge à Camera Press. Il couvre l’Espagne de l’après Franco, va au Bangladesh…

En 1977, il part en Ethiopie couvrir la rébellion érythréenne. Roger Thérond, nouveau patron de Paris Match, décide aussitôt de l’intégrer à son équipe. Il a 22 ans. Benoît Gysembergh a publié plus de cinq cent doubles pages dans Paris Match dont certaines se sont retrouvées dans ses livres : Les derniers Trains de rêve (Editions du Chêne), et deux titres sur la Légion étrangère, Les fortes Têtes et Toujours en avant.

Ses photos ont été plusieurs fois exposées notamment  pour « Les Doubles de Match » (Galerie Canon, 1983), « Les Années dangereuses » (Visa pour l’image-Perpignan, 1990), « Rétrospective » (Galerie Camera Press, Londres 1994), « Nicaragua : destins de guérilleros » (Visa pour l’image-Perpignan, 1999).

Il a décrit 25 ans de reportages à Paris Match dans un livre La Photo en première ligne.

A Florence, à sa famille et à ses amis, nous présentons mes sincères condoléances.

Cet article a également été publié dans Le Journal de la Photographie du lundi 6 mai 2013Dernière révision le 26 mars 2024 à 4;56 par Rédaction d’a-l-oeil.info