En juin dernier, en annonçant le rachat de l’agence photo Laif par la DDP d’Hambourg, A l’œil titrait : ça tangue toujours dans les agences… De fait, la houle à gagner la France : les agences Abaca, Starface et Visual sont en règlement judiciaire.
En février dernier, Jean-Michel Psaïla et Bruno Cassajus, les deux propriétaires de l’agence Abaca plaçaient leur société sous la protection du tribunal de commerce par une procédure de redressement judiciaire.
Une disposition légale qui permet de différer le règlement des dettes de la société et présente l’avantage de pouvoir faire prendre en charge les licenciements par l’Etat.
Le 2 juin 2015, c’était au tour de Jean-François Pekala, patron de l’agence Starface, d’obtenir du tribunal de commerce la même décisions. Starface est une agence spécialisée dans le people , mais qui diffuse également en France la production de l’agence new yorkaise Polaris Images.
Hier, le 30 juillet 2015, c’est Patrick Weiss, le patron de Visual Press Agency qui a fait la même démarche !
Ces agences, dont une large partie de la production est constitué par des reportages destinés à la presse people, connaissent toutes des difficultés liées à leur restructuration du fait de la révolution numérique (personnel en surnombre) mais surtout à la détérioration du marché.
Depuis une demi-douzaine d’année, les grands groupes de presse français Lagardère (Paris Match etc.), Prisma Press (VSD, Voici, Gala etc.), Mondadori France (Closer etc.) ont mis en place des politiques d’achats de photographies « au kilo ». C’est ce que les professionnels appellent des « deals ».
Les groupes de presse garantissent, a un nombre retreint d’ agences, un chiffre d’affaire en contrepartie de la fourniture d’un nombre donné de photos pour publication dans les titres de leurs groupes. A ce jeu de concurrence sauvage, les agences – souvent déjà en difficultés – ont acceptées des remises de 15 à 50% sur les tarifs habituels…
Année après année, les prix ont dramatiquement baissés accélérant les difficultés des agences.
Cette été, les patrons de Starface et Visual se sont retrouvés contraints de demander la protection du tribunal, mais il se murmure dans le milieu, que l’automne pourrait être aussi chaud que l’été. Une nouvelle vague de règlements judiciaires serait en préparation.
Nous en reparlerons plus longuement avant le grand rendez-vous annuel de Visa pour l’image à Perpignan.
Michel Puech
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