La photo, c’est comme le vélo. Ça ne s’oublie jamais. Et Daniel Psenny a commencé sa carrière journalistique comme photographe. C’est même comme ça que je l’ai connu, il y a 45 ans.
Daniel a débuté a l’agence de presse Fotolib et dans la presse d’extrême gaucche avant de rejoindre Le Matin de Paris. Il était jeune, plus mince, avec les cheveux plus longs. Il était très sympa et on se voyait sur toutes les manifs. Et, il y en avait dans les années 70 !
Daniel était aussi très attaché à la défense de la profession et il est sur la photo de la fameuse grève des photographes à l’Elysée, dont j’ai été l’un des organisateurs.
Et puis, il a quitté la photo et est devenu un excellent journaliste de presse écrite. Au Monde, il a couvert la culture. Loin du reportage, pourrait-on penser. Pourtant, en une nuit, le 13 novembre 2015, il a prouvé qu’il était resté reporter. Il a filmé l’attentat du Bataclan, et, a aussi prouvé qu’il avait du courage en sortant de chez lui pour sauver des victimes. Il en est devenu une, à son tour, touché par une balle des terroristes.
Daniel Psenny, d’origine polonais bien que né à Belleville, marié à une Hongroise est père d’une petite fille franco-hongroise. Il s’est installé à Budapest. Mais, il ne s’y est pas retiré du monde, au contraire. Il y suit avec attention la situation politique locale.
On aurait pu penser que, redevenu photographe, Daniel exposerait des quantités de photos de manifs, mais, pas du tout.
Ce « nouveau » photographe s’est montré, dans son exposition parisienne hélas terminée, sensible à une atmosphère presque méditerranéenne de Budapest. Un ensemble de photos aux couleurs douces, à hauteur d’humain. Des scènes d’une Hongrie plus douce, de Hongrois intimes.
Daniel a exposé à Paris et Alain Keler y était ainsi que beaucoup d’autres amis comme Armand Borlant ou Hervé Brusini. L’avis d’Alain Keler est précieux car il est l’un des grands praticiens du métier. Son avis compte : « J’ai trouvé des photos très bonnes, peut-être y en avait-il un peu trop. Mais il faut qu’il continue de nous montrer Budapest. » Comme lui, nous avons retrouvé un photographe, longtemps absent, mais qui nous est enfin revenu. Et nous aimons ses photos !
Pierre Abramovici
Lire la présentation de son exposition par Daniel Psenny
Voir le reportage sur les réfugiés d’Ukraine de Daniel Psenny
Dernière révision le 8 octobre 2024 à 6:44 pm GMT+0100 par
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