Exposition

Goran Tomasević
fait l’ouverture du FIGRA avec
« Entre guerres et paix »

Perpignan 2015, Visa pour l’image Goran Tomasevic par Geneviève Delalalot pour L’oeil de l’info

Témoin du monde, exposition photos FIRA 2020, Goran Tomašević a fait l’ouverture du festival avec son exposition Entre guerre et Paix au Musée de la Chartreuse de

Douai (du 20 mai au 3 juillet 2023) son ami et confrère Alain Mingam en est le commisaire d’exposition.

Goran Tomasevic photojournaliste, grand parmi les plus grands de sa génération honore le FIGRA et la ville de DOUAI de la prodigieuse palette de son talent mondialement reconnu.

L’actualité est là qui, quotidiennement, de Kiev à Kaboul, Gaza ou Bamako nous maintient en état de vigilance face aux images que réalisent les photojournalistes sur cette violence sans frontières en Europe, en Afrique, en Asie que l’ex-photographe de l’agence Reuters a parcouru toute sa vie durant.

Omniprésent sur tous les conflits vécus, Goran cultive en totale lucidité, un humanisme de proximité, source d’une évidente humilité, dans la force revendiquée qui habite toutes ses étonnantes images.

Ses photos peuvent parfois choquer, par l’audace et l’insolence de sa présence au cœur même des combats, mais pour être toujours au plus près des victimes jamais à leurs dépens.

Dans le seul viseur de ses Canon, il a toujours l’arme -témoin- à l’œil autant que de vraies larmes en son for intérieur qu’il soulage avec un humour voulu, en devenant un Steinbeck de l’instant décisif, adepte des raisins d’une colère syrienne devant un combattant tirant avec son AK-47, agrémentée d’une grappe de raisins bien fournie sur une position des islamistes à Syrte en Lybie en 2011.

Au milieu de ces gamins qui pratiquent un football très joyeux pour oublier la guerre qui noircit à quelques centaines de mètres près, leur terrain de vie et de jeu sous les colonnes des bombardements en cours.

Devant les pleurs de la petite Mave Grace en République du Congo en 2009, des mères à Beit Lahia dans la bande de Gaza en 2005, puis au Soudan en 2012.

À Bagdad en 2003 il fit de la chute du buste de Saddam Hussein– l’évidente raison iconique de plus de 150 couvertures de magazines et quotidiens par le monde.

La liste serait ici trop longue de toutes ces images, objet d’un sens esthétique, garanties d’une composition, d’un cadrage exemplaire.

Goran est une légende vivante, l’honneur reconnu par tous ses pairs d’une profession à nouveau plus qu’indispensable, pour nous maintenir les yeux grands ouverts et plus solidaires que jamais sur notre planète en permanente ébullition.

« Goran Tomasevic entre guerres et paix » est une exposition exceptionnelle d’une totale générosité sans jamais le moindre cliché, tout empreinte de respect et d’incroyable et incontestable puissance. Goran Tomasevic est à la photographie, au photojournalisme ce que Le Caravage est à la peinture : inestimable, incontournable. Très belle visite à toutes et tous.Alain Mingam, Commissaire de l’exposition

« Le message porté par une photographie est primordial »

Goran Tomasević l’a toujours souligné dans une interview en 2021 lors de sa participation au Jury des « Istanbul Photo awards » : « Le message porté par une photographie est primordial

*Telle la photo de ces gamins qui pratiquent un football très joyeux n’ayant pour but que d’oublier la guerre qui noircit à quelques centaines de mètres près, leur terrain de vie et de jeu sous les colonnes des bombardements en cours. Les pleurs : de la petite Mave Grace en République du Congo en 2009, des mères à Bert Lahia dans la bande de Gaza en 2005, au Soudan en 2012, la chute du buste de Saddam Hussein à Bagdad en 2003 – objet de plus de 150 couvertures de magazines et quotidiens. La liste serait ici trop longue de toutes ces images, objet d’un sens esthétique garantie d’une composition, d’un cadrage exemplaire.

Sans donner dans une compassion jamais virtuelle ; ses images parlent pour lui – pour mieux donner la parole à toutes les victimes sur le terrain des conflits. Et ce n’est point par hasard si le choix de la 4 de couverture pour le livre évènement -est une des photos préférées de Goran : la fillette aux yeux bleus tout ébahie de stupeur, d’incompréhension dans le camp des déplacés qui l’accueille au Cachemire après le tremblement de 2005.

Depuis la Serbie de son enfance, premier champ de bataille « naturel » au Kosovo de son existence et d’épreuves alors argentiques, son regard foudroyé s’est fait foudroyant. Pour prouver à travers la puissance et la beauté pathétique de ses images que la guerre n’est jamais belle – mais toujours sale.  Elles sont là pour instaurer entre nous toutes et tous, une réelle complicité, qui dans le climat anxiogène ambiant de Kabul à Kiev ou Téhéran – fait de nous – sans nous voiler la face, des citoyens solidaires et vigilants.

Dans le droit fil de ce qu’écrit fort à propos son ami et employeur David Thomson : « Les photographies de Goran sont imprégnées de bruit, d’odeur  et de ces essences de lieu. La peur personnelle est absente partout et les compositions rayonnent une force de vie, fragile et noble. Le spectateur est très conscient du mouvement et du danger de trouver ces fils humains qui nous lient tous 

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Le FiGRA est organisé du 30 mai au 4 juin 2023 au Cinéma Majestic,  600 boulevard de la république, 59500 Douai

Dernière révision le 29 mars 2024 à 2;15 par la rédaction

Alain Mingam