Au couvent des Minimes de Perpignan, jusqu’au 15 septembre 2014, il faut voir l’exposition de Michaël Zumstein de l’agence Vu. Des photographies qui privilégient l’ambiance d’un état en décomposition plutôt que le choc du sang en plein écran.
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Cette année, Visa pour l’image présente pas moins de trois expositions sur les évènements qui bouleversent tragiquement la vie des centrafricains.
Entre les milices anti-balaka et les ex-rebelles de la Séléka s’est ouvert un odieux concours aux exactions les plus barbares. Les raisons du calvaire de la Centrafrique sont complexes et profondes. Michaël Zumstein s’intéresse à tous les aspects de cette histoire. Après ce festival de photojournalisme, il va repartir pour un 7ème séjour en Centrafrique.
Une ambiance de violence, de tension, plutôt que d’ultra violence et de sang… »
Pour cette exposition « J’ai fait un premier choix de 120 photos, que j’ai resserré à 80 avec Patrick Codomier, le directeur de l’agence Vu, pour le présenter à Jean-François Leroy. » raconte le photographe. « On s’est posé ensuite la question de savoir ce que nous allions montrer, surtout que Jean-François souhaitait que je participe à la semaine avec les scolaires… ».
« Finalement on a construit le reportage en donnant une ambiance de violence, de tension, plutôt de sang. On voit quelques cadavres dans l’exposition mais je les montre à quelque distance. » De fait, la violence est bien présente dans les images de Michaël Zumstein mais plus évoquée que montrée frontalement. Elle n’en est pas moins choquante. Les images ne perdent pas de sens, en baignant moins dans le sang.
Toutes les photographies exposées, Michael Zumstein les a faites en commande pour le quotidien Le Monde pour lequel il travaille depuis plusieurs années. « J’en suis très fier » précise-t-il.
Sa mission ? Photographier l’évènement, parfois seul, parfois en compagnie de l’envoyé spécial du journal. Sur les centaines de photos qu’il lui arrive parfois de prendre en une journée, il n’en sélectionne, dans un premier temps, que 40 ou 50, puis une quinzaine qu’il expédie par Internet à la rédaction, que ces images soient ou non en relation avec le propos du journaliste texte. Il a sa propre vision.
Visa pour l’image est, pour partie, à l’origine de la carrière de Michaël Zumstein.
A 19 ans, jeune homme, il fait un stage de voile. Le vent si particulier dans la région, lui joue des tours… Un peu lassé de la météo, il assiste à la première édition de Visa pour l’image !
« Ce n’est pas le seul déclencheur mais Visa a beaucoup compté », confie-t-il, dans sa décision de suivre les cours de la prestigieuse école de photographie suisse de Vevey.
« Je sors de l’école à 24 ans, révolté par la pédagogie des années 90. Beaucoup de technique. On apprenait les différentes couches de pellicules, le studio etc. Et j’avais envie de changer le monde avec mes photographies. La première chose que j’ai faite en sortant de l’école c’est de prendre un billet d’avion et de partir pour un long voyage initiatique à travers l’Afrique. »
L’Afrique déjà ! Il ne va pas cesser par la suite de l’arpenter, d’abord à l’ouest, puis du nord au sud, et ce pendant plus de quinze ans. « Pourtant, quand les évènements de Centrafrique ont commencé, j’ai réalisé que je connaissais tous les pays autour, mais pas la Centrafrique ! » Il s’est bien rattrapé depuis, et il n’a pas fini d’ausculter cette République en perdition.
Michel Puech
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Liens
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