Raphael Gotheil est un jeune photojournaliste de 50 ans. Il a débuté il y a un an et demi le photojournalisme avec Hans Lucas après un an de formation dans le cycle mis en place par Wilfrid Esteve. Auparavant il a eu une première carrière dans la finance ! Ce mois-ci, son reportage en Israël sur le mouvement religieux Breslev est publié sur 12 pages dans l’édition Slovaque de Géo du mois d’avril, après une première publication dans le Figaro Magazine.
Quand avez-vous réalisé ce reportage ?
Je l’ai fait au début de l’année dernière entre mars et avril.
Il a été publié pour la première fois dans le Figaro Magazine, c’était une commande ?
Oui, en fait, j’ai « pitché » le sujet au Figaro Magazine, qui me l’a commandé. Je suis parti une première fois pour couvrir la fête de Pourim, qui pour les juifs a d’ailleurs lieu en cette période de l’année. Je suis retourné en Israël une quinzaine de jours plus tard avec la journaliste de la rédaction pour rencontrer les différents intervenants que vous voyez en images.
Après, il a été publié en mai dans le Figaro Magazine Il n’y a pas un embargo, mais déontologiquement, on ne revend pas tout de suite le reportage. Ensuite, je l’ai présenté à des éditeurs pendant le festival Visa pour l’image en septembre. Il a plu à certaines rédactions, notamment en Allemagne mais finalement, les événements d’octobre, ont freiné le sujet.
En fait, j’ai travaillé deux sujets en Israël l’année dernière, celui sur la communauté Breslev, et un autre sur la mixité entre les Juifs et les Arabes dans les services de secours. Ces deux sujets-là ont été produits en même temps, publiés à un mois d’écart par le Figaro Magazine.
Vous allez souvent en Israël ?
Oui, j’y vais assez régulièrement. C’est une zone que je connais bien depuis longtemps et sur laquelle j’aime travailler mais, de préférence en dehors d’un contexte de conflits. Je suis basé entre Paris et Tel Aviv.
Extrait du Figaro Magazine du 6 mai 2023
« Yoni est l’un de ces jeunes orthodoxes à l’allure un peu hip-hop. Coiffé de papillotes blondes et chaussé de baskets à la mode, il fait une pause pour reprendre son souffle, mais aussi rouler convenablement sa cigarette qu’il agrémente, sans complexe, d’un peu de haschisch. « On sort dès que c’est possible. On fait la fête. On répand de la joie, comme nous l’a enseigné rabbi Nahman. C’est le devoir premier d’un Breslev. » Le jeune homme fait référence au maître à penser de ce courant hassidique fondé dans la ville d’Ouman en Ukraine, à la fin du XVIIIe siècle. C’est là que « Rabénou » (notre rabbin), comme l’appellent ses disciples, a vécu. L’essentiel des enseignements de rabbi Nahman consiste à exiger des fidèles de se mettre au service de Dieu dans la joie et l’allégresse. Le camion est d’ailleurs chargé de « goodies ». Autant d’autocollants, de cartes et autres supports à la gloire du rabbin qui sont distribués, généreusement et avec le sourire, aux curieux et aux amateurs de danses endiablées tentés de s’approcher du véhicule pour se déhancher. « Nous sommes des religieux orthodoxes », lance en riant Yoni avant de reprendre le refrain à la gloire du saint homme. « Mais notre devoir est de profiter du moment présent sans se soucier des malheurs. L’optimisme est notre règle. »
Dernière révision le 4 avril 2024 à 5:19 pm GMT+0100 par la rédaction
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